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Le Pouvoir des Oracles - Labrynna
Le trajet du retour fut cependant plus long que pour l'aller. L'hiver commençait à semer ses racines dans les terres d'Holodrum et de brusque rafale de vent leur soufflait parfois au visage. Din refusait d'intervenir, pour la raison que l'équilibre des saisons était indispensable, sauf en cas exeptionnels. Ce fut donc avec soulagement qu'il retrouvèrent la côte Estern, voisine du Désert de Samasa, par conséquent de température plus clémente que celle de leur route. Le poids du voyage semblait maintenant à la troupe bien moins lourd, sachant que dans une semaine au plus tard, ils serait à Hyrule, en sécurité, sans rien à craindre du sombre Ganondorf et de ses acolythes nocturnes.
Certaines modifications avaient cependant été de mises pour adapté le petit radeau au surplus qu'il portait. À l'aide de billots, l'on ajouta en largeur et en longueur au navire. Un coffre qui leur était rataché par une corde les suivait, contenant les provisions dont ils auraient besoins pour la navigation. La voile elle aussi avait été renforcée, afin de pouvoir mieux tirer la charge dont elle écopait. Ce fut donc par un matin orageux, neuf jours précisément après qu'Hyrule aie disparu de la vue de Link, Sheik et Fanëru, que l'embarquation prit la mer. Les nuages cachaient le ciel, de quelle sorte que l'on aurait cru que la nuit avait jeté son manteau sur le jour. La mer avait par moment de fortes marées, ce qui inquiétait Fanëru. Une angoisse lui tordait le ventre, comme si le fait de partir leur était fatal. - Il serait plus sage d'attendre à demain pour partir, je crois, remarqua-t-elle en observant nerveusement les alentours brumeux. - Allons, s'écria l'Oracle des Saisons. Ce n'est surement que passagé... Le temps de le dire et tout sera disparu. - Din a raison, approuva Kramin, Vous vous en faite trop pour si peu. Parions que dans moins d'une heure vous regretterez de vous être inquiété de la sorte. La jeune fille jeta un regard noir à ce dernier, les entrailles noués d'une colère incontrolable. Sourrire mesquin au lèvres, le sorcier la toisa à son tour, nonchalament accotés contre le mat de la voile. Indignée de son air serein, elle s'en alla près de Sheik, avec qui elle avait lié une étroite amitié au cour des derniers jours. Le silence dans lequel se cloîtrait le Sheikah lui semblait empreint d'une sagesse que jamais elle n'aurait cru connaître en se monde, et, bien que silencieux, elle savait que lui aussi ressentait un étrange présentiment envers le voyage marin qu'ils enclenchaient. Cependant, parmis toutes ces prévisions bénéfiques, aucune n'eut le loisir de devenir réalité. Le ciel était plus sombre encore, et, au loin, des éclats de lumières commençait à se faire apperçevoir. Le vent était plus fort et plus froid, les balayant de tout côté comme un vulgaire jouet dans une bassine salée. Holodrum était trop loin à présent pour leur permettre de rebrousser chemin, aussi le radeau et ses occupants se retrouvèrent-ils coincés dans la tempête, qui faisait à présent rage. Une immense houle les balotaient sans ménagement à gauche et à droite, tandis que, tant bien que mal, le groupe tentait de se retenir au radeau. Un extraordinaire souffle survint alors, provoquant une vague aux dimensions démensurées, qui recouvrit de son drap turquoise et mousseux le petit navire. Ceci passé, Sheik jeta un oeil inquiet sur l'équipage... Lorsque cri d'horreur retentit: tentant désespérément de se libéré de l'étreinte de l'onde, Farore avait basculée en mer. Rapidement, Link s'empara de la corde du panier à provision, la détacha, avant de la nouée autour de sa taille. Il plongea ensuite dans les flots, nageant avec difficulté vers la pauvre victime. D'une main ferme, il empoigna la Déesse, puis tenta de revenir à la nage. Mais, bien vite, il s'épuisa, ce que remarqua Din. Avec une force invraisemblable, elle tira la corde vers elle, comme si seulement une poupée se trouvait à son bout. Haletants et crachants, les deux rescapés arrivèrent à bon port, heureusement saints et saufs. La tourmente se calma finalement, pour quelques secondes seulement, avant de reprendre encore plus violement que jamais au paravent. Un aveuglant éclair illumina le ciel de sa silhouette zébré, leur laissant voir un mur d'écume les menaçant dangeureusement. Cependant, à peine cette vision eut-elle lieu, que déjà, elle s'abattait sur eux à pleine violence, comme une centaine de petites lames qui les transperceraient de toute part. Ce fut la dernière chose dont il eurent connaissance... *** Lorsque Sheik réouvrit les yeux, il avait le haut du visage moit et recouvert d'un sable fin et jaune. Il tenta de se relevé en prenant appuie sur les paumes de ses mains, avant de retombé lourdement sur le sol, le corps endoloris comme s'il avait été étiré et ensuite écrasé plusieurs fois. À la deuxième tentative, il réussit à réunir ses jambes en tailleurs, malgré les hurlements indignés de ses muscles. Sa vue était brouillée, et il se sentait nauséeux, mais il parvint à garder cette position assez longtemps pour retrouver ses esprits. D'un coup d'oeil circulaire, il fit l'inspection des lieux: une forêt entourrait la grève de ses arbres au feuillage dense et fournis, coupé par le jaune de la plage. Il détourna ensuite les yeux vers ses compagnons, encore inertes. À genoux, le Sheikah s'approcha de Link, avant de le secouer par les épaules durant quelques instants. Ce qui suffit cependant à éveillé le jeune homme, qui se redressa rapidement et se mit a tousser en tentant tant bien que mal de retrouver son souffle. Une fois rétablis, remercia chaleureusement Sheik, avant d'entreprendre de réanimer tour à tour chacun de leur compagnon. C'est ainsi que tous furent remis à pieds, et, heureusement, indemnes. - Où sommes nous? demanda Din, examinant d'un air inquisitateur les allentours charmeurs. - Nous sommes à Labrynna, près du village Lynna... répondit Link, un sourrire au visage tout comme dans la voix. Jamais je n'aurai cru que la tempête aurait pu nous mener aussi loin... - Peu importe, maintenant que nous y sommes, autant bien s'y faire, se réjouie encore une fois la danceuse. - Din a raison, remarqua joyeusement Farore. Nous sommes tous en vie, et, à moins que quelqu'un ne s'y oppose, j'aimerais bien aller rendre visite à certaines connaissance que je n'ai vu depuis... Tous approuvèrent fermement l'idée de l'Oracle, tous sauf Kramin, qui trainait à l'arrière. Éttonée de ce silence, Fanëru se retourna, s'appretant à lancer une quelqu'onque réplique, mais qui mourru avant même d'avoir franchit le portail de ses lèvres. Blême et tenant avec difficulté le manche de son sceptre, le sorcier respirait bruyament, luttant de toute ses forces pour garder pied. Peine perdue. Le sol se mit à tournoyé rapidement, tandis que sa vue rapetissait peu à peu en un infime point noir. Le sang lui battait les oreilles, tandis qu'un souffle froid l'engourdissait peu à peu. Une dernière pensée cohérente lui traversa l'esprit, aussi claire que la lumière du jour. - J'ai échoué... Puis il s'effrondra sur la plage, infime tache noir dans la bande dorée. |
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