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19841314 visiteurs sont passés depuis le 21/08/2000.


Sheik se leva en sursaut, mué par une singulière force. Il épousseta un peu ses avant-bras, rajusta ses bandelette blanches, puis observa les calmes environs. Malgré lui, il sentait un étrange changement, comme s'il manquait un objet dans le cadre aquatique qui les entourait. Un oppressant sentiment l'emplit alors; le mal avait progresser. Il dispersa les feuilles qui lui avait servit de matelas, piétina les cendres encore rouges de la veille, puis les recouvrit de sable, avant d'éveiller ses deux compagnons.

- Il faut partir, ordonna-t-il.
- Quoi ? Déjà ? Mais le soleil vient juste d'apparaître... objecta Link.

Mais le Sheikah insista, et les deux dormeurs se levèrent, bien qu'à contre-coeur. Ils firent disparaître leur couche à leur tour, puis tout trois montèrent leurs chevaux, avant de se diriger vers le nord-est, comme ils l'avaient fait au auparavant.

Au midi leur apparu une mer, semblant défier l'horizon par son immensité. Quelques mouettes blanches vire-voltaient aux alentours, leurs cri aigu contrastant avec le son des vagues qui venaient crouler sur le sable jaune. Aucun des trois n'avais jamais déjà mit pied en ce terrain, mis à part Link. Celui-ci farfouilla quelques instants parmi les hautes herbes, avant d'en tirer un radeau, fait de bois rattacher entre-eux par de longues lianes déséchées.

- C'est ceci qui nous mènera à Holodrum, dit-il. Faisons nous de quoi tenir durant quelques jours; nous devrons parcourir le quart de l'océan, si ce n'est la moitié.
- Mais ces billots pourront-ils supporter la charge de deux passagers de plus ?
- Je m'en assurerais, ne vous inquiétez pas, Fanëru, répondit Link.

Pendant que Sheik allait porter main forte à l'Hylien, la jeune femme s'en alla explorer les environs, à la recherche de tout objet comestible qui saurait se préserver le long du trajet marin. Elle escalada le rempart de terre qu'avait causé les nombreuse marées, puis s'aventura vers le champs de buissons, dont certains étaient sertie de fruits. Fanëru commença tranquillement sa cueillette, déposant ses victuailles dans un tronc déséché et menu, qui lui servait de contenant.

Elle aperçu alors, parmi les branchailles des arbustes, une plaque, incrustée au sol même, décoré d'une spirale encadré de différents signes. Elle passa la main sur la pièce, et se mit à chanter un hymne qu'elle ne connaissait pas, mais qu'il lui vint à l'esprit devant cet objet, qui ne lui inspirait que confiance. Un grand tunnel de lumière en jaillit, s'éleva rapidement dans les airs, avant de disparaître dans le néant bleu. Fanëru suivit des yeux le trajet du météore, pour ensuite les rabaisser vers sa source: le terne brun avait cédé sa place à un tourbillon bleuté, pivotant rapidement sur lui-même. À se moment précis, elle entendis deux voix, courageuse et déterminée, qui semblait émaner du cercle tournoyant.

- Le passé du futur est le présent du temps, enfouis dans la discorde dans ces heures ténébreuses, que seule l'Oracle du Temps, perdu depuis trois cycles, pourras à nouveau rétablir. Puisse sa sagesse l'accompagner dans se long périple, maint fois périlleux, pour enfin rétablir ses origines.

Une force formidable l'attira vers la torsade, comme si quelqu'un l'avait poussé par l'arrière. Fanëru bascula dans le néant bleu, et se retrouva automatiquement dans une grande pièce, qui ressemblait étrangement au Temple du Temps. Elle pivota sur elle-même, et devant elle elle aperçu le nord de la salle, divisée en trois parties surélevée, accessible chacune d'elle par un escalier de marbre de couleur.

Chaque tranche était différente: celle de gauche avait une grande tapisserie verte qui ornait son mur du fond, représentant divers signe, et dessus une table basse recouverte d'une nappe couleur de forêt, se trouvait un médaillon en or, qui avait les contours d'une larme renversée, avec une émeraude ronde sur la partie pleine de la forme. A son coté se trouvait une flûte de qui semblait être tantôt verte pâle, tantôt verte forêt. Et finalement il y avait un livre, vieux et fatigué, dont une signature ancienne avait été inscrit sur la couverture défraîchie.

La partie de droite ressemblais à celle de gauche, excepté que la tenture était du même coloris que le feu, les écritures étant moins raffinées de leurs côtés. Et sur la tablette se trouvait encore une fois un collier; un rubis en losange aux pointes étirées, en dessous duquel un morceau d'or en forme de « V ». Il y avait ensuite un petit tam-tam, de forme non pas ronde, mais triangulaire à la pointe central moins svelte que les deux autres, décoré de longue cordes pendantes à chaque coin. Puis finalement une baguette, longue et avec à son bout une sphère ronde coupé à son milieu d'une ligne blanche qui contrastait avec le rouge vermeille. Quatre petits cercles gravés de signe blanc l'agrémentaient: l'un rouge orné d'un pâle soleil, l'autre vert garnit d'un trèfle à quatre feuilles, le troisième bleu avec un hexagone, et le dernier orange embelli d'une ligne parée de trois points de chaque côtés.

La pièce du centre était ornée elle d'une tapisserie bleu, dont les indices étaient élégants et discrets. Et sur la planche velouté, se trouvait une lyre, dont l'un des cotés était rose, tandis que l'autre tirait sa couleur du ciel. La base était dorée, tout comme les filaments qui ornaient les deux arcs de la harpe, se rejoignant en une pointe de trois plumes faites d'or, fixé par un diamant turquoise. Se trouvait aussi là un mystérieux parchemin, dont les écritures bleu argenté disparaissait, alors que d'autre s'ajoutait, comme si une main invisible écrivait puis effaçait.

Elle sentie soudain un poids dans son poing fermé; le médaillon du Temps. Ses saphirs miroitait étrangement, faisant ressortir l'éclat des demi-lune qui les soulignaient, tout comme les triangles qui les soutenaient. Fanëru déposa le bijou sur l'hôtel, qui fut aussitôt couvert d'une étrange lueur, transmit aux deux autres objets. Une traîné de lumière, identique à l'eau mais lumineuse, s'éleva en flèche vers le centre du mur, où se trouvait un triangle doré. Deux brillants faisceaux apparurent à leurs tour de chaque coté, l'un vert et l'autre rouge, se mêlant à l'autre. Le tourbillon multicolore se matériorisa en une fée des bois, d'un blanc phosphorescent. Elle exécuta plusieurs tours autour de la jeune femme, comme pour vérifier son identité. La fée émit un doux son de clochette, signe de son contentement.

- Le temps à retrouver sa maîtresse; le Présent est à nouveau l'aîné du Passé, et le cadet du Futur. Le Tri-Force a recouvré sa Sagesse, première vertu à lui être donnée.

À peine la jolie créature eut-elle fini sa phrase, que, au même instant, un halo bleu entoura Fanëru. Une chaleur l'envahit, tandis que la surbrillance qui l'entourait se propageait. Peu à peu, ses pieds quittèrent le sol, de même que tout sombre sentiments que Fanëru ressentait: elle se sentait enfin elle-même.

Après trois ans passé dans l'ombre, l'Oracle des Âges était enfin revenu.

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